La restauration d’une œuvre d’Yvan Gallé par le peintre Bruno Devault

C’est avec un sentiment d’accomplissement et de satisfaction que l’artiste peintre et restaurateur d’objets d’art, Bruno Devault, a achevé la restauration d’une œuvre originale d’Yvan Gallé. Cette composition florale en très mauvais état lui avait été confiée par sa propriétaire résidant dans le département de la Vienne (86)

L’huile sur toile a retrouvé sa splendeur d’origine grâce aux mains expertes du peintre qui a su préserver l’essence créative originale d’Yvan Gallé.

Les coquelicots d’Yvan Gallé peuvent désormais être remis à leur heureuse propriétaire.

Nous remercions chaleureusement Bruno Devault pour son dévouement et son talent exceptionnel qui ont permis de sauver cette œuvre remarquable. 

Fabienne Gallé

Pour contacter le peintre restaurateur :

Bruno DEVAULT

254 rue de la Mourauderie
86130 DISSAY

Tel: 06 76 64 51 49
bruno.devault@gmail.com

Extrait du livre “LES PEINTRES CHARENTES – POITOU – VENDÉE XIXe – XXe SIÈCLES” de Gérard Aubisse

Yvan GALLÉ fit toutes ses études à Poitiers où il suivra également les cours de l’Ecole des Beaux-Arts, avec pour maître Fernand SERREAU{I). Engagé comme dessinateur publicitaire chez “Ariste” (185, Grand’rue de la cité poitevine), il rachète, en 1934, cette agence publicitaire en difficulté et la développe sous son propre nom, en y introduisant des moyens modernes de publicité et de communication.

Débute alors pour Yvan GALLÉ la série des gouaches “modernes” qui ne seront pas reconnues par le public poitevin malgré le soutien sympathique de quelques personnalités de la ville et de journalistes. Yvan GALLÉ fut Sociétaire des Artistes Français, et il obtint une récompense à ce salon. En 1937, il est chargé de la décoration de la Salle Maritime du Pavillon Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois pour l’Exposition Internationale de Paris. Il réalise à cet effet un panneau décoratif de 16 m2, inspiré des sites marins de la côte vendéenne et charentaise. Cette dernière expérience devait lui donner le goût de peindre dans sa propre maison, une importante décoration intitulée : La naissance de Vénusœuvre réalisée avec une parfaite orchestration des couleurs en camaïeux de beige et de vert.

Depuis l’origine du Salon de l’Orientine à Poitiers, Yvan GALLÉ y a présenté ses œuvres de manière irrégulière et si son esprit ouvert à toutes les audaces, déroutait quelque peu le public de cette époque, la démarche intellectuelle de ses compositions était cependant bien réglée. Le dessin rehaussé par une étonnante lumière et le choix extrêmement judicieux des couleurs étaient en parfaite harmonie avec le mouvement pictural des années 30. Cette postériorité et la persistance du style “Art Déco” ne devaient pas convenir à la clientèle poitevine qui attendait une peinture de chevalet plus classique et Yvan GALLÉ sera davantage connu pour ses nombreuses natures mortes et peintures de fleurs qui ont, véritablement, de belles couleurs et beaucoup de relief. Les Dahlias” et les fameux Zinnias” dans des pots de cuivre, ou les Roses de Noël”, viendront enjoliver quantité de salons bourgeois à Poitiers et alentour. Parmi les œuvres exposées au Salon de l’Orientine (presque exclusivement des gouaches), il faut citer les titres suivants : Sainte Radegonde, La Dame aux Carrefours, Nostalgie, La Baie des Palmes, La Grande Ourse, Tristan, Eté, Paysage limousin, Bateau ivre, Le Cantique des Cantiques, L’île des Hespérideset un panneau décoratif.

Le peintre présentait parfois des dessins publicitaires. Yvan GALLÉ a réalisé de nombreux décors peints pour une clientèle particulière et publique. En 1950, l’Université de Poitiers lui confie la décoration du restaurant universitaire, de la rue Roche d’Argent; il imaginera ici une évocation de la vie estudiantine à l’époque de RABELAIS. Ses décorations d’intérieur façon “fresques” sont souvent réalisées sur des thèmes régionaux (Mélusine, Charles-Martel, Jeanne d’Arc, les Cours d’Amour, thématiques moyenâgeuses, légendes…).Dans les années 50, il a participé à diverses reprises au Salon des Amis des Arts de Niort, où il a présenté des gouaches intitulées : Les gaillardes, Nu, Jardin, Nature morte aux fleurs. Il a aussi figuré dans d’autres expositions collectives régionales, notamment à La Rochelle et Châtellerault. On cite parmi ses envois : Nu espagnol, Nu sur les dunes, Grand nu couché, Toits de Poitiers, Le Clain à Dissais, Saint Benoît, etc…. On lui doit aussi quelques paysages vus au cours de ses nombreux voyages (1952-1954), des portraits sur commande, des nus qualifiés de “peinture osée” avant la grande diffusion de Play-Boy.

Yvan GALLÉ a également réalisé de façon confidentielle, l’illustration de quelques ouvrages uniques, écrits et illustrés avec le meilleur goût artistique.L’activité du peintre, qui s’était progressivement réduite à cause de la maladie de Parkinson depuis 1965, cessera totalement quatre années avant sa mort en 1975. Un hommage posthume lui fut rendu en 1993 à la Galerie CARNOT, à Poitiers, lors d’une importante exposition où étaient présentés quarante tableaux des années 40.

© Gérard Aubisse – Auto-Editions Logis de Beaulieu – 79410 – Echiré ISBN 2 – 9506079 – 3 -4

Poitiers : des peintures d’Yvan Gallé du sol au plafond

Publié le 

Une fresque « osée » recouvre les murs de la salle à manger. 
© (Photo Mathieu Herduin)

À Poitiers, Dominique-Yvan Gallé vit toujours parmi les fresques et les toiles de son père dans la maison du peintre qui ressemble à un musée.

 

 
La lourde porte en fer forgé représentant le lion des armoiries de Poitiers passerait presque inaperçue dans la rue des Carmélites, au centre-ville de Poitiers. Cette fantaisie en annonce d’autres, plus étonnantes, à l’intérieur.
Nous sommes ici chez Dominique-Yvan Gallé, professeur d’allemand à la retraite. Nous sommes encore aussi un peu chez Yvan Gallé, son père, peintre gouachiste de profession, décédé en 1975. Encore beaucoup, même !
Ici, tout rappelle en effet cet artiste local, originaire de L’Isle-Jourdain, qui a exécuté environ 2.500 peintures entre les années 30 et les années 60. Des fresques aussi encore visibles au resto U Roche-d’Argent à Poitiers, au château de Vayres à Saint-Georges et dans de très nombreuses demeures du secteur.
« Surpris de voir des fesses »
À commencer par la propre maison de l’artiste, donc, décorée à son goût à la fin des années 1940, rue des Carmélites. L’âge d’or, dans le hall qui conduit au jardin a subi les affres du temps : la peinture s’écaille et le salpêtre fait sûrement son œuvre. « C’est surtout compliqué pour refaire l’électricité », fait remarquer Dominique-Yvan. La peinture recouvre tout, du sol au plafond, y compris les moulures qui cachent les fils électriques.
Le Jardin des Hespérides se découvre dans l’escalier, Le soleil et la pluie dans la chambre à coucher. Mais c’est surtout La naissance de Vénus qui détonne sur les quatre murs de la salle à manger avec son lot de femmes et d’hommes nus, dont plusieurs en position rapprochée sans équivoque. « Je me souviens de l’expression de surprise d’un prêtre venu manger ici un jour quand il s’est rendu compte des peintures », rigole le fils de l’artiste. « Quand des enfants venaient à la maison, ils étaient aussi surpris de voir des fesses. »
Toutes les autres pièces, à l’exception du bureau de Dominique-Yvan, sont couvertes de toiles. Des paysages du Poitou, de Bretagne, d’Autriche, d’Italie, ou encore d’Espagne. « Il peignait des choses classiques. Il avait essayé des choses très modernes dans les années 30 mais les Poitevins n’ont pas compris », regrette-t-il. « Il est finalement devenu un spécialiste des fleurs. Sa grande spécialité, c’est d’ailleurs le bouquet de fleurs dans un vase en cuivre. »
N’est-il pas oppressant de vivre ainsi dans un musée depuis quarante ans ? « Au contraire, j’ai la chance de vivre dans une maison qui sort de l’ordinaire, qui a une âme. Et mes enfants ont eu la chance de grandir dans une maison de famille qui a une histoire. » Dans le berceau posé devant la fenêtre de la salle à manger, sa petite-fille de trois mois qui attend son biberon mesurera cette chance plus tard.

La chasse au bitard

La chasse au bitard par Yvan Gallé
La chasse au bitard : Roche d'Argent, restaurant universitaire de Poitiers

Sur le mur du restaurant universitaire Roche d’argent, le Poitevin Yvan Gallé a immortalisé, au début des années cinquante, la célèbre chasse au bitard menée par les étudiants, chaque printemps. De 1944 à 1950, le peintre a également décoré une grande partie des murs de sa propre maison rue des Carmélites.
Selon la légende, le bitard serait un animal mythique qui vivrait dans la forêt de Ligugé. Il a donné son nom à une confrérie étudiante, l’Ordre du vénéré bitard, inspirée des écrits de Rabelais. Chaque année, au printemps, a lieu une semaine festive pendant laquelle la ville de Poitiers est renommée « Bitard bourg ».

Détail fresque